62e Festival International de musique de Besançon
Par Aurélien Melior le dimanche 10 janvier 2010, 20:58 - Photographie - Lien permanent
Lors d’un stage en septembre dernier, j’ai accompagné Yves Petit, le photographe chargé de suivre le Festival International de musique de Besançon. L’orchestre de Franche-Comté et la BBC Symphony Orchestra ont donné de nombreux concerts d’œuvres classiques mais aussi contemporaines avec la présence d'Edith Canat de Chizy, compositrice en résidence. Le festival accueillait cette année le 51eme concours des jeunes chefs d’orchestre. Venus du monde entier (le gagnant du concours fut le Japonais Kazuki Yamada) les participants ont donné plusieurs concerts. Les concurrents jouant le même morceau, il était très intéressant pour le public d’écouter plusieurs interprétations d’une même œuvre.
Les premiers jours du festival, Yves Petit réalisa un portrait de chaque chef d'orchestre mettant en avant la personnalité de chacun. Ces photographies permettaient d'avoir une vue globale des participants au concours. Je m'essayai au même exercice en prenant en considération le cadrage, qui devait être à peu près le même afin que chaque portrait soit équivalent.
Les chefs d'orchestre s'appropriaient les œuvres en leur donnant un sens qui leur était propre. Leur corps s'animait sous l'effet de la musique, et moi-même, parfois ému par ce qui se jouait, désirais adapter mes photos à leur interprétation.
Le festival offre une grande variété de situations pour la photographie. Les salles de concerts sont très différentes les unes des autres. Si les œuvres classiques pouvaient être jouées dans un lieu traditionnel, l'Opéra-Théâtre, les musiques du monde se jouaient sous un chapiteau nommé le « Magic Mirror ». Notre conduite de travail devait donc s'adapter d'une scène à une autre.
L'outil photographique pose le problème du bruit. Yves et moi devions écouter la musique et juger le moment opportun pour prendre notre photo, souvent quand la musique se faisait plus forte car il est très important de respecter les instants de silence.
Se pose aussi le problème de la scène. Nous ne pouvions pas nous placer où bon nous semblait. Yves Petit m'indiquait la marche à suivre. A l'Opéra-Théâtre, nous marchions à pas de loup pour nous poster derrière le public ou sur le côté. Parfois nous nous aménagions des petits recoins depuis les coulisses afin de faire face au chef d'orchestre car celui-ci tourne le dos au public. La situation sous le chapiteau du « Magic Mirror » était très différente. Il y a ici une grande proximité entre la scène et le public, ce qui nous permettait d'être plus proches des artistes et plus libres de nos mouvements. Nous pouvions être plus originaux dans nos cadrages, tenter des plans rapprochés ou en contre-plongée. Les concerts étant souvent joués en même temps dans des salles différentes, il fallait donc courir un peu partout pour réussir à couvrir l’ensemble de l’évènement. Ci-dessous quelques artistes dont Yom, Musica Nuda et Deliziozo.
Pouvoir écouter chaque concert et les observer m’a beaucoup appris sur les métiers de la musique notamment celui de chef d'orchestre. Ces deux semaines ont été aussi l'occasion de rencontrer les gens qui s'occupent du festival et des techniciens qui m'ont un peu parlé de leur travail sur le son et la lumière en régie.
Afin de clore les belles soirées musicales, un banquet réunissait les officiels, avec champagne et toasts. L’occasion pour moi de prendre quelques photos…